Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/263

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Gillot, mon frere en Apollon,
Car ce n’est pas par fantaisie
Que la peinture avec la poësie
Fraternise au sacré vallon ;
Leur origine en effet est pareille ;
L’une et l’autre est un don des cieux :
Ce que par les discours l’une peint à l’oreille,
L’autre par les couleurs sçait le conter aux yeux.
Les animaux qui parlent dans mes fables,
Doivent agir dans tes tableaux.
Montre-les sous des traits naïfs et véritables ;
Que sous ta main, quadrupédes, oiseaux,
Insectes, que tout prenne une ame.
Vole plutôt au ciel y dérober la flâme
Dont Prométhée autrefois anima
Le corps humain que lui-même il forma.
Argumente par ton génie
Contre l’orgueil cartésien
Dont la logique aux animaux dénie