Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/338

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LE JOUR MALHEUREUX

Oui, de la pâte dont nous sommes,
Nous avons tous nos défauts même grands :
Qu’on me donne les plus grands hommes ;
Par quelque endroit, ce sont de vrais enfans.
On voit en même tête et foiblesse et courage ;
Petitesse et force d’esprit :
Plein de haut et de bas, ou le fou tient au sage.
De vice et de vertu l’homme est un alliage ;
Et que pour tous ceci soit dit ;
Ma fable en est un témoignage.
Il étoit un héros, un Pompée, un César,
Ou si vous l’aimez mieux, un nouvel Alexandre,
Qui sembloit enchaîner la victoire à son char ;
Pour qui c’étoit tout un que vaincre et
Qu’entreprendre ;
En un mot qui ne craignoit rien,
Hors certain jour de la semaine.
Quel jour ? Je ne le sçais pas bien ;
Mais qu’importe ? Ce n’est la peine
De le chercher ; l’un ou l’autre est égal ;
Il suffit qu’aux guerriers, il croit ce jour fatal.
Ne pensez pas qu’alors il tentât la victoire ;
Il étoit sûr d’être battu,