Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/358

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Allons droit pour les éviter.

Je sçai ce que je dis, et moi-même en personne,
J’ai fait l’essai, tenez, regardez-moi troter.
Bon, dit une vieille obstinée ;
Celle-ci veut savoir plus que nos anciens ?
Suivons la loi qu’ils ont donnée :
Marchons comme eux, quant à moi je m’y tiens
Pour nous régir se croit-elle donc née ?
Petit esprit ! Mettez ses raisons bout à bout ;
Vous trouverez orguëil, rêverie, et c’est tout,
La vieille dit : et ses injures
L’emporterent sur la raison.
La philosophe essuya les murmures
Du sot peuple, et les têtes dures
Firent gloire d’aller toûjours à reculon.
Pour les vieilles erreurs point de respect bizare ;
Examinons aussi la nouveauté.
Par les deux excès on s’égare ;
Mais la raison va droit ; marchons de son côté.