Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/362

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Il est à nous, voyez ; que sçai-je si je voi ?
Voulez-vous donc qu’il vous accroche,
Qu’il vous écrase ? Eh monsieur, croyez-moi,
Nous, et ce char, le mal, s’il en peut faire,
Dit le docteur, rien n’est certain.
Demeurons, allons notre train.
Demeurez donc, c’est votre affaire,
Reprit l’ami, pour moi j’évite le hazard.
Le philosophe reste, et le cocher du char
Lui sangle un coup de fouet : il frappoit commequatre,
Le docteur crie et fuit, vous vous êtes fait battre ;
Lui dit l’ami, vous voyez bien
Qu’il est des foüets ; l’opiniâtre
Croit mettre à son mal une emplâtre,
D’oser répondre encor son fier, je n’en sçai rien.
La vérité pour nous se couvre d’un nuage ;
Mais elle perce, enfin tout n’est pas ignoré,
Le doute qui souvent est la marque du sage ;
L’est du fou, quand il est outré.