Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un jeune berger prend sa place,
Et de la flute qu’il ramasse
Veut sur le rossignol faire un essai nouveau.
Doux chantre du printems, approche et viens m’entendre,
Dit-il ; le ciel t’a fait pour le chant le plus tendre ;
Daigne imiter les miens, tu les embelliras ;
En m’imitant, tu m’instruiras,
Le compliment réussit à merveille ;
Au berger gracieux l’oiseau prête l’oreille,
L’admire, imite ses accens,
Repete et rend encor ses cadences plus belles ;
D’abondance de cœur y joint des ritournelles
Et surprend les échos de ses sons ravissans,
À ce nouveau maître fidelle,
Près de lui chaque jour il revient voltiger,
Et le flattant, le carressant de l’aîle
Semble lui demander quelque leçon nouvelle
Qu’il aime autant que le berger.
Le chantre fit si bien qu’il devint le modele
Des rossignols, et dans ses sons
Les bois crurent encor entendre Philomele.
Le maître est-il aimé ? Comptez sur ses leçons.