Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/377

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D’autre part intérêt assiége
Théophile, voyons s’il n’a point succombé.
Un des amis de Théophile,
Disons l’ami ; de tels on n’en a qu’un,
Pleine ouverture entr’eux, vivre ensemble et tranquille,
Zèle impatient d’être utile,
Tristesse, joie, honneurs, tout étoit en commun.
Cet ami donc, après trois jours d’absence,
Rentrant chez lui, trouve au lit nuptial,
Près de sa femme, l’apparence
D’un de ces ennemis de l’honneur conjugal,
Pour lever tout scrupule, il voit des habits d’homme
Sur un fauteuil voisin, quel coup pour un mari !
Quoi ! Me trahir, dit-il, et dormir de ce somme !
Hélas ! Je me croiois chéri !
Le désespoir est prompt ; il tire son épée,
Et s’écriant, perfide, il faut venger mes droits,
Il en frappe sa femme, et la tire trempée
De ce sang que du sien il eût payé cent fois.
Le prétendu galant se réveille, il le frappe ;
Ne croi pas que ton sang m’échappe,
Dit-il ; en le frappant, il connoit son erreur.