Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a allumé sa lanterne pour chercher un cabaret.

Il y a quelques années, dans une vieille maison de cette rue sans air et sans soleil, vivait une pauvre famille d’origine lorraine, qui avait quitté sa rive natale pour chercher fortune à Paris. Une fois embarqué sur cette mer trompeuse, le père avait crié : Terre ! mais il ne devait atteindre qu’à la terre ferme du tombeau sans avoir jamais d’autre planche de salut que ses bras.

Il se nommait André Dumon et il était tailleur de pierres. Il se levait tous les jours avant le soleil, qu’il appelait son compagnon ; il attendait toujours que le soleil fût couché pour se croiser les bras. Or, à ce rude travail, il ne gagnait guère que cent sous par jour et ne rapportait le soir que trois francs au logis. Avec ces trois francs, il fallait que sa femme nourrît et élevât sa famille, sans oublier le loyer du toit qui les abritait. Tant qu’elle