Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/113

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marcha sans but durant quelques minutes. Distraite comme on l’est à son âge, elle se surprit toute prête à demander son chemin.

— Hélas ! mon chemin ! Où vais-je ?

Elle suivait des yeux toutes les jeunes filles qui passaient à ses côtés.

— Où vont-elles, celles-là ? Il y a une maison qui s’ouvrira pour elles.

Elle se perdait de plus en plus dans sa tristesse. Après avoir marché durant une demi-heure, elle s’aperçut avec émotion qu’elle avait pris, sans y penser, le chemin de la rue des Lavandières.

— Oui, dit-elle en se ranimant un peu, je reverrai mon père et ma mère ; j’embrasserai les enfants ; au moins, si je suis condamnée à mourir, j’aurai plus de courage pour le dernier coup.