Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/119

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— Ô mon Dieu ! reprit-elle en sanglotant, vous ne me voyez donc pas ?

Elle montait la montagne Sainte-Geneviève pour aller s’agenouiller à Saint-Étienne-du-Mont quand elle fut insultée par quatre étudiants qui, la jugeant à sa toilette extravagante, s’imaginaient rencontrer une fille de joie égarée loin de son quartier général.

— Elle est en bonne fortune, dit un des quatre compagnons en lui jetant au nez la fumée d’un cigare de deux sous.

— En bonne fortune ! dit un autre ; quel est celui d’entre nous qui pourrait payer un pareil luxe ?

Rosine, ne sachant où se cacher, se jeta dans la première porte ouverte : c’était un cabaret. Du cigare elle passa au brûle-gueule. Elle alla droit à une femme qui dînait dans l’ombre.