Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/131

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sérieusement la main ! Un seuil désert, un pain amer, un grabat presque funèbre, voilà l’horizon.

Le travail, dites-vous ? Et que voulez-vous que fassent ces mains blanches que Dieu n’a destinées qu’aux soins de la maison et des enfants ? Le travail les tuera sous sa tyrannie quotidienne. C’est l’homme qui est coupable. Savez-vous ce que fait l’homme quand Dieu lui envoie pour réveiller en lui l’amour du prochain quelque belle fille qui meurt de faim ? Il l’emprisonne dans ses mauvaises passions ; il lui vole son honneur comme un voleur de grands chemins ; il la dépouille de sa robe de lin et s’en pare comme d’un drapeau pris sur l’ennemi.

Et vous croyez que cet homme sera puni pour ce crime de lèze-humanité ? Puni ! au contraire, la galerie applaudira, comme s’il s’agissait d’un Romain enlevant une Sabine.