Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/150

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qu’elle n’eut point la force de résister. Elle se laissa conduire à l’Odéon sans bien se rendre compte du chemin hasardeux qu’elle prenait là.

Dès que le directeur eut vu ses beaux yeux intelligents dans sa charmante figure tout attristée, il dit à son ami l’auteur dramatique que sa protégée pouvait se considérer comme du théâtre.

— Une comédienne, disait l’auteur dramatique, qu’est-ce autre chose que la beauté, la jeunesse et le diable au corps ?

— Combien même qui ont réussi sans ces trois vertus théologales du théâtre, répondait le directeur, en regardant le tableau pompeux de sa troupe.

Il fut convenu que Rosine aurait de quoi payer ses gants et ses courses en omnibus.

Elle se promit d’aller à pied pour acheter du pain.