Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/19

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veil, peignant ses beaux cheveux, sa seule parure et sa seule richesse, ne voyait-on pas la jeunesse en personne ?

Elle devinait Paris par instinct, car elle ne l’avait vu que de loin. À peine s’il lui était arrivé, à deux ou trois jours de fête, de suivre son père dans le cœur de la grande ville. La nuit, elle avait rêvé de toutes ces splendeurs féeriques. Le lendemain, en revoyant l’intérieur désolé de la rue des Lavandières, elle s’était ressouvenue de toutes les richesses parisiennes. Le serpent, celui-là qui reconnaît toujours les filles d’Ève, avait déployé sous ses yeux éblouis les robes de soie et de velours ; la dentelle de Flandre ; l’or, qui prend la femme par le doigt et par le bras sous la forme d’une bague et d’un bracelet ; les diamants, qui ont les yeux du tentateur. « Pourquoi suis-je dans un grenier ? demandait-elle. Qu’ai-je donc fait à