Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/44

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traîner avec elle dans le vagabondage en plein vent.

Rosine, qui n’avait pas l’oreille à la chanson, allait passer outre, quand elle fut arrêtée de vive force entre un soldat et un oisif qui n’étaient pas fâchés d’écouter en si fraîche et si douce compagnie. Les survenants ayant, en moins de rien, fait la chaîne autour d’elle, il lui fut impossible d’avancer ou de reculer. Elle se résigna à être du spectacle. Elle reconnut à cet instant la joueuse de harpe. Cette femme reconnut aussi Rosine. Ce jour-là, elle fut frappée de la sombre tristesse de la pauvre fille. Après avoir promené sa sébile, où tombèrent quelques sous, elle prit Rosine par le bras et l’entraîna au prochain cabaret, tout en lui demandant la cause de son chagrin.

— Je n’ai rien, répondit Rosine.