Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/178

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— C’est moi qui n’ai pas peur.

Et voilà Nonore en route pour la rue du Bac, n° 100. Avant d’arriver, Nonore réfléchit que ce billet de mille francs c’était tout juste de quoi acheter un homme à son amoureux. Et voilà le diable qui la tente, la tête lui tourne, elle entre dans un cabinet de lecture, elle se met à écrire une lettre, elle ne s’attarde pas aux fautes d’orthographe. Lisez plutôt :


« Mon cher Jean-Louis, je suis aux anges, comme on dit : je viens de trouver tout juste un billet de milles francs. C’est le bonheure pour nous. Dépêche-toi d’acheté ton homme et de faire publier nos ban. Je t’embrasse comme si j’y étais. »


Et la petite drôlesse signa :


Ta Nonore pour la vie.

Après le cabinet de lecture, elle entre chez une fruitière où elle achète pour deux sous de