Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/192

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mort, mademoiselle Pauline de Flaugergues n’eut pas besoin de se rappeler ce serment pour le tenir. Son cœur brisé n’était-il pas enseveli avec son amant et pouvait-elle se séparer de son cœur ? Dans le cimetière de Châtenay, un de ces cimetières villageois si calmes, si ombreux, si fleuris, qu’ils vous arrêtent longtemps à rêver au bord de leurs fosses ; dans ce cimetière d’où le regard peut parcourir la Vallée-aux-Loups, les habitants de Châtenay et d’Aulnay ont longtemps fait remarquer un oratoire, la tombe d’un mort et d’une vivante. Cet oratoire forme à l’intérieur une petite salle rectangulaire, dont le fond est occupé par un tombeau en marbre noir surmonté d’un buste signé : David d’Angers. Un petit canapé, deux fauteuils, une table à ouvrage composent l’immeuble de cet oratoire de l’amour. Ce buste, c’est celui d’Henri de Latouche, dont le corps repose dans le caveau creusé sous les dalles. Un jour mystérieux, tout rempli de visions et de souvenirs, pénètre