Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/194

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la Thébaïde, elle dînait de pain, d’eau et de fruits. Tout entière à son mort bien-aimé, qu’elle pleurait de laisser seul, mademoiselle de Flaugergues ne se nourrissait que grâce aux soins d’un paysan, son voisin, qui recevait ses lettres et ses journaux. Mais Pauline ne pouvait abandonner ainsi son ami à la solitude du tombeau. Qui le croira ? Elle passa quelquefois la nuit à prier et à rêver dans la chapelle.

Jules Sandeau me dit un jour :

— Ce pauvre de Latouche, on ne parle plus de lui, il doit mourir une seconde fois. Je voudrais bien des nouvelles de celle qui avait juré de ne le jamais quitter. Je lui ai écrit deux fois, pourquoi ne m’a-t-elle pas répondu ?

— Eh bien ! par cette belle journée, allons donc à Châtenay.

— J’aurais peur de rester dans le cimetière. Et pourtant, nous ferions tant de plaisir à ces deux amoureux.