Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/199

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— Songez, mademoiselle, que j’ai fait une comédie, qu’il y a un beau rôle pour vous, et que je voulais voir Arsène Houssaye avant la fin du spectacle.

— La cause est entendue, dis-je ; allez-vous-en chacun chez vous, ou faites mieux si cela vous amuse.

Il paraît que cela les amusa, puisqu’ils s’en allèrent bras dessus bras dessous jusqu’à la loge de mademoiselle Florentine, pendant que Hetzel et moi nous allions rejoindre Alfred de Musset au café de la Régence. Tout en causant de ceci et de cela, nous parlâmes du poète et de mademoiselle Florentine.

— En voilà encore un, dit Alfred de Musset, qui va passer un mauvais quart d’heure avec cette gaillarde-là.

— La connaissez-vous bien ? dis-je à Alfred de Musset.

— Je ne la connais que trop ; elle m’a fait damner pendant six semaines ; c’était des feux de joie, c’était des feux d’enfer. Il faut