Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/217

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» Je hais cette femme, dont les chairs portent encore la trace des embrassements que je rêvais.

» Je voudrais la presser si fort contre ma poitrine que sa frêle existence s’éteignit seulement au contact des battements de mon cœur pour lui.

» Je la jetterais ensuite dans le passé, ce gouffre toujours béant où s’engloutissent toutes choses oubliées.

» Et je l’aimerais tant, qu’il ne regretterait rien. »

À chaque instant, cet amour était brisé, car si Fantasio avait eu une maîtresse avant Florentine, la comédienne avait eu un amant avant Fantasio, ainsi que le témoigne cette lettre du baron de Marcy à Florentine. Pourquoi ne pas dire tout de suite que cet amant qu’elle n’aimait plus était le petit-fils d’un grand homme d’État, ami de Robespierre, le baron de Marcy ? Encore un de ceux que poussait la passion jusqu’à la mort.