Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/220

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jour, qu’elle était décidée à rompre avec Fantasio, elle lui écrivit :

. . . . . . . . . . . . . . . .

« C’est le cœur désolé que je vous écris ceci, que j’ai pesé. Je ne reviendrai sur rien de ce que je vais vous dire — quelque déchirement que cela me cause, quelque tristesse que vous en ressentiez. Nous avons été deux fous ; le premier réveillé, c’est moi — parce que peut-être j’étais la plus folle.

» L’amour à deux est le plus charmant rêve du ciel. Dieu l’envoie sans doute à ceux-là qui l’ont gagné par quelque estime honnête ou glorieuse. Nous, pauvres pécheresses déshéritées de ce divin bonheur, l’amour à quatre nous est seulement permis, amour triste ou caché. Je ne veux point encore vous en démontrer l’absurde et l’odieux, plus que moi vous avez assez de cœur dans l’esprit pour l’apprécier. Vous chercherez sans doute d’où me vient ce retour subit à des sentiments que votre adorable amour avait fait naître chez