Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/229

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» Comme je suis heureux de t’aimer et de te le dire — et de me le dire surtout. C’est là ma plus belle chanson. Si tu savais, chère, douce et odorante — comme un fruit d’espalier — si tu savais quel charme adorable verse ta bouche quand tu l’ouvres pour la fermer sur la mienne. Je n’ai jamais trouvé tant de parfum en coupant une pêche sous mes dents.

» Sais-tu que ton âme est un Alhambra où je découvre tous les jours une beauté, où je veux toujours promener mes rêves radieux qui n’avaient jamais trouvé que des masures. Quelle folie charmante que l’amour, et que je suis sage de t’aimer si follement, ô mon affolée !

» J’ouvre mes lèvres — ferme les tiennes, si tu l’oses.

. . . . . . . . . . . . . . . .

» Bonsoir, mon cher amour ; comment portes-tu la couronne de folies ? car il paraît que tu deviens une Ophélie échevelée.

» Autre temps, autre amant. Quand nous