Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/263

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On croyait qu’il ferait un chemin rapide sous le ministère Thiers ou sous le ministère Guizot, deux amis qui prônaient son esprit ; mais, pour toute faveur politique, il fut nommé consul à Caracas, où il dépensa ses quatre sous et où il ruina sa santé. Je l’ai vu chez mademoiselle Mars, qui lui conseillait de ne pas retourner si loin, lui qui méritait une ambassade de par les lois de l’esprit.

N’allons pas oublier un écrivain de la même famille, qui avait surtout fait ses études dans La Bruyère et Rivarol : c’était Malitourne, un paresseux qui disait ne jamais trouver l’heure du travail. La Revue de Paris lui doit aussi beaucoup de pages savantes et curieuses. Chaque fois que je dînais chez le docteur Véron, j’y trouvais Malitourne. Son dernier travail fut d’amuser Véron, dont il était l’ami et le lecteur ordinaire. Dans ses dernières années, on s’impatientait de toujours lui entendre dire les mêmes mots. Aussi Rachel le priait-elle gentiment de changer de masque et