Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/285

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la main sous prétexte de faire son salut. Adèle et Sophie Dumulâtre étaient très assidues aux cérémonies de Notre-Dame-de-Lorette. Thérèse et Fanny Essler avaient brodé le velours de leurs chaises à l’église. Madame Stoltz, alors la reine de Chypre, allait entendre la messe et surtout les sermons à Saint-Louis-d’Antin.

Mademoiselle Taglioni déjà avait dit : « Quand je ne suis pas à l’Opéra, je suis à l’église : l’église, l’Opéra des gueux, disait Voltaire. »

Le tort des directeurs de l’Opéra, c’est de garder trop de femmes de l’autre monde. Dans ce pays-là, on aime trop les ruines. Il y en avait bien à ce temps-là une demi-douzaine qui promenaient de par le monde leurs petits enfants. Oh ! les sourires sexagénaires ! comme mesdames Colson, Duménil, Campan et quelques autres dont je ne veux pas me rappeler les noms !

M. Mazillier appelait alors à lui toutes les jeunes célébrités au grand foyer de la danse.