Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/292

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empereur romain de la décadence. Ainsi, il m’annonça un matin qu’il venait d’appuyer par une lettre bien sentie la candidature de son ami Mazères à la direction du Théâtre-Français que je gouvernais depuis longtemps.

— Je n’en crois rien, lui dis-je, vous n’êtes pas capable d’une pareille félonie.

— Moi, je suis capable de tout ; je ne veux pas que le Théâtre-Français soit livré aux bêtes comme vous en avez quelques-unes ; par exemple, Maria Lopez, la maîtresse à tour de rôle de Charles Blanc et de M. Dufaure, ce puritain.

La vérité, c’est que ça lui était bien égal. Aussi, le lendemain il écrivit une seconde lettre pour dire que, tout bien considéré, son ami Mazères était devenu trop provincial pour gouverner le Théâtre-Français.

Le docteur Véron était souverainement laid. Napoléon III lui dit, un jour, à brûle-pourpoint : « Monsieur Véron, vous avez beaucoup d’esprit, mais vous êtes fort laid. »