Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/304

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dessus les toits, mais il y avait ce soir-là trop de journalistes autour du petit tapis vert, et le lendemain tout Paris contait ce coup de cartes diabolique.

Véron, cet enfant gâté, joua gros jeu dans le jeu de la vie. Il ne fut pas très content de mourir, mais il ne pâlit pas trop en voyant la mort. Dans un de ses testaments il se montrait fort bon prince envers Henri de Pène et Albéric Second, des amis de la dernière heure. Mais il déchira ce testament. Il mourut laissant sa fortune à un neveu. Je doute que ses écus se soient beaucoup amusés avec son neveu.

Le docteur Véron fut le dernier fermier général ; il en avait les mœurs et la prodigalité, après avoir fait une fortune rapide comme directeur de l’Opéra.

Cette prodigalité n’empêchait pas son ami Milo de dire : « Véron jette son argent par la fenêtre, mais il descend dans la rue pour le ramasser. »