Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/316

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En me présentant Eggis, Coligny me dit :

— Vous ne pouvez pas moins faire que de lui donner un gîte ; voilà trois nuits qu’il achève ses nuits sans sommeil sous le pont des Arts, à deux pas de l’Académie qui est son rêve.

Et, là-dessus, toute une phraséologie incroyable.

Le pauvre Gérard de Nerval était passé à la folie, mais Coligny et Eggis parlaient plus en fous que Gérard de Nerval recueilli par le docteur Blanche.

Or, tout justement, j’avais, je ne dirais pas un cabanon, mais un petit pavillon qui était la réalisation d’un rêve pour un poète égaré dans la vie. J’avais acheté, rue de Chateaubriand, un hôtel bâti par le comte de Lamcome-Brèves ; il existait au fond du jardin de cet hôtel un petit pavillon que j’avais dédié à Gérard de Nerval. Maintenant que sa folie le retenait chez le docteur Blanche, je pouvais disposer, pour un autre poète, de cette de-