Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/76

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II

Quand madame de Girardin sentit l’heure fatale, elle se jeta éperdument dans le spiritisme, qui devint la politique de la maison ; elle fit tourner les tables et les têtes. Quoique je n’eusse point la foi, j’étais souvent assis à côté d’elle, donnant mon coup de pouce ; mais quelques-uns de ses amis avaient subi ses croyances : on vit des miracles. On évoqua Balzac, qui venait de mourir. Il daigna venir au milieu de ses anciens amis dire des choses de l’autre monde. Madame de Girardin était au septième ciel.

Le prince Napoléon dit tout à coup : « Puisque M. de Balzac conte de si belles choses, priez-le de compter mon argent. » Et il jeta sa bourse sur la table. Il se passa alors une chose extraordinaire : la table frappa autant de coups