Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/98

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— Oui, sire, ce fut un interrègne hardi et fécond que la régence de votre aïeul ; s’il eût vécu et s’il eût régné, il eût mis en œuvre pacifiquement toutes les idées qui ont éclaté comme la foudre dans la Révolution ; son histoire n’est pas encore faite, mais celui qui l’écrira fera un beau livre, où le monde nouveau se lèvera sur le monde ancien.

— Oui, oui, dit le roi, ç’a été un grand cri de joie en France quand le régent donna un coup de pied dans l’édifice de madame de Maintenon, du père Letellier et des bâtards. Il fallait que le testament de Louis XIV fût déchiré, il fallait que la France respirât. Par malheur, Philippe d’Orléans se heurta au cardinal Dubois et à Law.

— Law, sire, il n’en faut pas dire trop de mal, car sa ruine fut féconde.

— Oui, mais il eût mieux valu que le régent se fût appuyé sur un Sully.

— Ce Sully serait venu, sire, si le régent était devenu roi de France comme le voulait