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MÉMOIRE

SUR LA
PRIMORDIALITÉ ET LA PRONONCIATION

DU R-VOCAL SANSKRIT

I. — Dans sa Grammaire comparée[1] Bopp enseigne, au premier paragraphe, que les voyelles linguales , , sont propres à la langue sanskrite, ce qui revient à dire que le type organique indo-européen ne les connaissait pas. Cette doctrine a pris force de loi, et, à la suite du père de notre discipline, les auteurs les plus compétents ont toujours admis que la voyelle n’avait rien de primordial et était née sur le terrain secondaire hindou[2]. Si nous reconnaissons volontiers qu’il en est ainsi pour et , nous ne pouvons l’admettre pour . À nos yeux, cette voyelle est organique et doit être prononcée à peu près comme le r vocal du croato-serbe.

Les observations que nous désirons présenter à ce sujet s’offriront d’une façon suffisamment méthodique dans l’examen d’un travail publié par M. Benfey il y a

  1. Puis dans son « Vocalismus » pp. 157-183.
  2. Schleicher Cpd. § 1 ; Curtius Gr. etym. p. 124 ; Ascoli Corsi di glottol. I, 10 ; Baudry Phonét. p. 5, etc.