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férieure et s’arrêter au point où le gazomètre est absolument rempli.

Inutile d’ajouter que ces appareils sont construits avec le plus grand soin ; car il importe avant tout qu’il n’y ait point de fuite de gaz ; ils sont pourvus d’une échelle métrique qui permet de constater les consommations journalières ; car ces gazomètres sont les grands compteurs, dont il suffit de tourner la clef pour alimenter tous les compteurs de la ville.

Dans les usines qui desservent Paris, leur contenance est généralement de dix mille mètres cubes. À la Villette il y en a douze comme cela, à Clichy sept ; cependant l’usine de Saint-Mandé en a deux de chacun 15 000 mètres, et deux plus gigantesques encore, puisqu’ils contiennent chacun 25 000 mètres cubes.

MOTEUR LENOIR

Le premier moteur à gaz, inventé vers 1860 par M. Lenoir, et qui fit beaucoup de bruit lors de son apparition, bien qu’il ait aujourd’hui complètement disparu de l’industrie, fut une application moderne de la machine atmosphérique de Huygens.

Seulement au lieu de se servir de la poudre à canon, comme le savant hollandais, pour déterminer le vide dans le cylindre, M. Lenoir a employé le gaz d’éclairage mélangé à l’air atmosphérique ; au lieu de déterminer l’explosion par une mèche d’amadou, qu’il fallait allumer à chaque instant, l’ingénieur français a pensé à l’étincelle électrique, se produisant alternativement, tantôt à l’arrière, tantôt à l’avant du piston.

La machine, dont l’aspect général est à peu de chose près celui d’un moteur à vapeur horizontal, dont elle a le cylindre, les glissières, le volant et même le régulateur à force centrifuge, consiste essentiellement en un cylindre A, couché sur le bâti de fonte de la machine, et recevant à chacune de ses extrémités un tuyau amenant du gaz d’éclairage. Ce tuyau est muni d’une poche en caoutchouc B qui fait office de régulateur de pression.

En son milieu le cylindre est fermé par un tiroir D, mû par une bielle et un excentrique et c’est par le déplacement de ce tiroir, que le gaz pénètre alternativement à l’avant ou à l’arrière du piston.

Outre la lumière qui permet l’introduction du gaz, le tiroir en a d’autres par où s’introduit l’air aspiré par le mouvement