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dans la chambre de compression ; au même instant le tiroir démasque un filet de gaz allumé qui enflamme le mélange ; les gaz se dilatent et il s’ensuit une élévation de température qui produit une augmentation considérable de pression. Celle-ci, agissant alors sur le piston, le pousse au bout de sa course et constitue la force motrice.

Revenant une deuxième fois en arrière, le piston chasse devant lui les produits de la combustion, qui sont détendus, refroidis, et qui s’échappent dans l’atmosphère par un tuyau spécial.

Et ainsi de suite, tant que la machine est en marche, ce qui donne par conséquent une inflammation pour deux coups de piston, et explique le diamètre relativement considérable donné au volant, puisque c’est la force réelle qui s’y accumule, qui fournit le travail de la compression.

La régularisation de la machine se fait par un appareil d’une disposition spéciale, qui intercepte l’arrivée du gaz, et conséquemment suspend l’inflammation, quand la vitesse acquise dépasse la vitesse normale.

M. Otto a, d’ailleurs, trouvé un moyen de faire marcher sa machine en quelque sorte à détente, par la décroissance régulière des pressions, qu’il obtient par le ralentissement relatif, apporté à la combustion de mélange.

Ce ralentissement est dû à la composition de la masse gazeuse soumise à l’inflammation ; qui varie selon les périodes du travail.

Ainsi, grâce à la disposition des lumières du tiroir, il s’introduit d’abord dans le cylindre un mélange composé de 1 partie de gaz et de 15 d’air ; c’est le mélange faiblement explosif, auquel succède un mélange de 7 parties d’air contre 1 partie de gaz qui est dit : fortement explosif. Mais cela n’est d’aucune difficulté dans la pratique, car les mélanges s’opèrent automatiquement dans le cylindre.

La consommation du gaz d’éclairage est en moyenne de 750 litres par heure et par force de cheval, pour les machines puissantes ; un peu plus pour les petits moteurs, mais elle ne dépasse jamais un mètre cube, ce qu’il est facile de vérifier d’ailleurs, en plaçant un compteur spécial entre le moteur et la conduite principale.

La consommation d’eau, sur laquelle il faut compter aussi, car il en faut pour refroidir le cylindre, est de 30 à 50 litres par heure et par force de cheval ; cette eau peut être emmagasinée dans un réservoir, mais il vaut mieux faire un