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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/231

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environs de Péking, nous n’avons rencontré qu’une simple maçonnerie, et quelquefois qu’un modeste mur en terre ; il nous est même arrivé de voir cette fameuse muraille réduite à sa plus simple proportion et uniquement composée de quelques cailloux amoncelés. Quant aux fondements dont parle M. Barrow, et qui consisteraient en grandes pierres de taille cimentées avec du mortier, nous devons avouer que nulle part nous n’en avons trouvé de vestige. On doit concevoir d’ailleurs que Tsin-Che-Hoang-Ti, dans cette grande entreprise, a dû naturellement s’appliquer à fortifier d’une manière spéciale les environs de la capitale de l’empire, point sur lequel se portaient tout d’abord les hordes tartares. On pourrait encore supposer que les mandarins chargés de faire exécuter le plan des fortifications ont dû diriger consciencieusement les travaux qui se faisaient, en quelque sorte, sous les yeux de l’empereur, et se contenter d’élever un simulacre de muraille sur les points les plus éloignés, et qui, du reste, avaient peu à craindre des Tartares, comme par exemple les frontières de l’Ortous et du Kan-Sou, suffisamment protégées par le fleuve Jaune et le grand désert de Gobi[1].

Dès que le P. Goès fut arrivé à Kia-yu-Kouan il n’eut plus à redouter les bandits du Turkestan et de la Tartarie. La soif, la faim, le froid, toutes les misères de cet épouvantable et long voyage avaient disparu ; il se trouvait au milieu d’un peuple plein d’urbanité et de courtoisie, dans une ville opulente, où abondaient les divers produits des arts, de l’industrie

  1. Voyage au Thibet, t. II, p. 53.