Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/261

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terminer cette longue lutte et rendre aux missions de Chine la paix qui cette fois, il faut bien le dire, n’avait pas été troublée par les païens.


II.


Les premières années qui suivirent la mort du P. Ricci furent pour les missions de Chine des années d’une merveilleuse prospérité, et le P. Nicolas Lombard inaugura sa supériorité sous les plus heureux auspices. Cette nouvelle résidence au fronton de laquelle on lisait : Libéralité impériale, cette pagode convertie en église catholique, ces splendides funérailles du chef des missionnaires, ce mausolée élevé en quelque sorte avec les débris des idoles bouddhiques, en face même des magistrats et du peuple, tout cela avait fait grand bruit à Péking et dans les provinces. On s’informait de ces religieux étrangers qui venaient de conquérir une célébrité inouïe dans la capitale de l’empire ; on étudiait les livres qu’ils avaient publiés, on vantait leur doctrine, et de toutes parts on sentait dans les populations un heureux entraînement vers le christianisme. Les conversions furent nombreuses, et on en compta plusieurs dans les rangs de la haute magistrature ; la plus éclatante fut celle d’un mandarin célèbre qui avait exercé durant sept ans la charge de gouverneur dans la province de Nanking : c’était le docteur Yang, l’un des littérateurs les plus éminents de l’époque.

On sait que le P. Ricci avait déjà fait de précieuses