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que « nous emportions son cœur avec nous. » Il nous fit accompagner non-seulement jusqu’aux extrémités de son royaume, mais même jusqu’au delà du désert, en recommandant secrètement que partout on eût soin de nous fournir gratuitement et à discrétion de la viande, du riz et du beurre. Trois jours après notre départ, nous vîmes arriver de sa part trois hommes qui nous apportaient dans des paniers plus de deux mille pêches, petites à la vérité, mais d’un goût extrêmement agréable. Ils nous dirent que ces fruits avaient été envoyés au roi d’une ville éloignée de onze ou quinze journées de chemin. » Ces pêches sont, à Lha-Ssa, l’objet d’un commerce considérable ; elles ont en effet un goût exquis, et viennent, comme les raisins, de la contrée de Ladak. Cette nouvelle circonstance vient encore confirmer l’opinion que nous avons déjà émise sur la situation probable de Caparangue.


VII.


Le P. d’Andrada se trouvant dans des conditions plus favorables, put refaire sa route avec moins de fatigues et de souffrances. Après avoir rejoint le Grand Mogol, il se rendit à Agra, où il était attendu de ses confrères avec une vive anxiété. Il leur raconta les péripéties de son aventureuse expédition ; le bon accueil qu’il avait reçu des Thibétains, le caractère profondément religieux de ce peuple et ses précieuses dispositions à recevoir la foi chrétienne. Lorsque les missionnaires d’Agra virent le décret du roi de Ca-