Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/42

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avait donné une quantité considérable de poivre et d’épices qu’il avait reçue en aumône des Portugais. Le malin Chinois était parti avec sa cargaison, bien étonné assurément de cette manière un peu naïve de traiter les affaires.

Pendant que Xavier attendait toujours avec patience et résignation le retour du perfide marchand, le Seigneur, content du labeur et des fatigues de son serviteur, voulut l’appeler a lui pour le récompenser. Depuis quelque temps Xavier était tourmenté d’une fièvre violente sans qu’il fût empêché par son état de souffrance de visiter les malades et de vaquer aux œuvres du ministère apostolique. Un jour, un Portugais qui était resté dans l’île, le trouva étendu par terre et dévoré par les ardeurs de la fièvre. Il le prit sur ses épaules et le porta dans sa cabane, sur le bord de la mer, où il lui prodigua les soins les plus affectueux. Mais le mal augmenta, et le 2 décembre 1552, le saint apôtre des Indes et du Japon rendit son âme à Dieu, en face même et à la vue de ce vaste empire où il avait tant désiré porter les lumières de l’Évangile.


VI.


Dès l’année 1555, trois ans seulement après la mort de saint François Xavier, Gaspard de la Croix, originaire d’Évora, et l’un des douze dominicains qui passèrent les premiers du Portugal aux Indes, réussit à pénétrer dans l’empire chinois. Cardoso nous apprend, dans son Martyrologue, qu’il avait lu une rela-