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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/93

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-King, qui était en quelque sorte le berceau de la mission. Mais là aussi, au lieu de la sympathie d’autrefois, ils ne trouvèrent plus qu’une indifférence affectée. Le gouverneur n’allait plus les visiter ; il feignait même de ne pas les reconnaître, lorsque par hasard il les rencontrait quelque part. Tout cela présageait un orage qui ne tarda pas à éclater.


V.


Les Chinois, comme tous les peuples, plus même que les autres peuples, se sont occupés d’alchimie avec ardeur, dans l’espoir de faire d’importantes découvertes. Ils ont recherché longuement, et par mille moyens, l’art de transformer les métaux, de faire de l’or, de l’argent, et surtout de composer le fameux élixir de longue vie, voire même celui d’immortalité. Les alchimistes chinois prétendaient que le mercure pouvait facilement se transformer en argent, à l’aide d’une certaine herbe, qui, disaient-ils, existe seulement chez les nations étrangères. Ils ajoutaient que les Portugais, ou plutôt les diables occidentaux, possédaient cette herbe précieuse, avec la manière de s’en servir. Par là, ils s’expliquaient à merveille pourquoi les navires étrangers achetaient tous les ans une si grande quantité de mercure, et pourquoi à leur retour ils rapportaient tant de piastres. Sans cela, d’ailleurs, comment comprendre que les missionnaires de Tchao-King aient pu construire une si belle maison, entretenir de nombreux domestiques, vivre dans l’a-