Quoique nous n’eussions encore jamais visité la lamaserie de Tchortchi, nous la connaissions pourtant beaucoup, par les renseignements qu’on nous en avait donnés. C’est là qu’avait été élevé le jeune Lama, qui vint enseigner la langue mongole à M. Gabet, et dont la conversion au christianisme donna de si grandes espérances pour la propagation de l’Evangile parmi les peuples tartares. Il était âgé de vingt-cinq ans, quand il sortit de sa lamaserie en 1837. Il y avait passé quatorze ans, dans l’étude des livres lamaïques, et s’était rendu très-habile dans les littératures mongole et mantchoue. Il n’avait encore de la langue thibétaine qu’une connaissance très-superficielle ; son maître, vieux Lama très-instruit et très-vénéré, non-seulement dans la lamaserie, mais encore dans toute l’étendue de la bannière jaunâtre, avait fondé sur son disciple de grandes