Nous quittâmes la Ville-Bleue le quatrième jour de la neuvième lune ; il y avait déjà plus d’un mois que nous étions en voyage. Ce ne fut qu’avec de grandes difficultés que la petite caravane put arriver hors de la ville. Les rues étaient encombrées d’hommes, de charrettes d’animaux, et de bancs où les commerçants étalaient leurs diverses marchandises ; nous ne pouvions avancer qu’à petits pas, et souvent même nous étions forcés de faire de longues haltes, avant de pouvoir gagner du terrain. Il était près de midi quand nous parvînmes enfin aux dernières maisons de la ville, du côté de la porte occidentale. Là seulement, sur une route large et unie, nos chameaux purent cheminer à leur aise de toute la longueur de leurs pas. Une chaîne de rochers escarpés, qui s’élevaient à notre droite, nous mettait si bien à l’abri du vent du nord, que la rigueur de la saison ne se faisait nullement sentir. Le