Les environs du Dabsoun-Noor abondent en troupeaux de chèvres et de moutons. Ces animaux broutent volontiers les bruyères et les arbustes épineux, seule végétation de ces steppes stériles, ils font surtout leurs délices des efflorescences nitreuses, qui se rencontrent de toute part, et dont ils peuvent se rassasier à volonté. Il paraît que le pays, tout misérable qu’il est, ne laisse pas d’être très-favorable à leur prospérité ; aussi les Tartares en font-ils une grande consommation, et comme la base de leur alimentation. Achetés sur les lieux mêmes, ils sont d’un prix extrêmement modique. Ayant calculé qu’une livre de viande nous coûterait moins cher qu’une livre de farine, par principe d’économie, nous résolûmes de faire l’emplette d’un mouton. La circonstance n’était pas difficile à trouver ; mais comme cela devait nous contraindre d’arrêter notre marche, au moins pendant une journée, nous