Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/186

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plus, nous louâmes un jeune Lama des monts Ratchico, que nous avions connu à Kounboum ; il fut reçu dans la troupe en qualité de pro-chamelier. Cette nomination, en rehaussant la position sociale de Samdadchiemba, diminuait aussi de beaucoup les fatigues de ses fonctions. D'après ces nouvelles dispositions, la petite caravane se trouvait organisée de la manière suivante : le pro-chamelier, Charadchambeul, allait à pied, et traînait après lui les quatre chameaux attachés les uns à la queue des autres ; Samdadchiemba, chamelier titulaire, à califourchon sur son petit mulet noir, marchait à côté de la file, et les deux missionnaires fermaient la marche, montés chacun sur un cheval blanc. Après avoir échangé un grand nombre de khata avec nos connaissances et amis de Kounboum et de Tchogortan, nous nous mîmes en route, et nous nous dirigeâmes vers la mer Bleue, où nous devions attendre le passage de l'ambassade thibétaine.

De Tchogorlan au Koukou-Noor, nous eûmes pour quatre jours de marche. Nous rencontrâmes sur notre route une petite lamaserie, nommée Tansan, renfermant tout au plus deux cents Lamas ; elle est située dans une position vraiment ravissante ; des montagnes rocailleuses, couronnées d'arbustes et de grands pins, lui forment une enceinte circulaire, au milieu de laquelle sont bâties les habitations des Lamas. Un ruisseau, bordé de vieux saules et de hautes tiges d'angélique, après avoir fait paisiblement le tour de la lamaserie, s'échappe avec bruit à travers les rochers, pour aller continuer son cours dans le désert. Le couvent bouddhique de Tansan est, dit-on, très-riche ; on prétend