Après dix-huit mois de luttes contre des souffrances et des contradictions sans nombre, nous étions enfin arrivés au terme de notre voyage, mais non pas au bout de nos misères. Nous n’avions plus, il est vrai, à redouter de mourir de faim ou de froid, sur une terre inhabitée, mais des épreuves et des tribulations d’un autre genre, allaient nous assaillir sans doute, au milieu de ces populations infidèles, auxquelles nous voulions parler de Jésus mort sur la croix pour le salut des hommes. Après les peines physiques, c’était le tour des souffrances morales. Nous comptâmes encore, pour ces nouveaux combats, sur la bonté infinie du Seigneur. Nous espérâmes que celui qui nous avait protégés dans le désert contre les intempéries des saisons, voudrait bien nous continuer sa divine assistance contre la malice des hommes, au sein de la capitale du bouddhisme.