Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/98

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venus pour satisfaire leur dévotion, ou pour visiter des Lamas de leur connaissance.

La lamaserie de Kounboum jouit d'une si grande renommée, que les adorateurs de Bouddha s'y rendent en pèlerinage de tous les points de la Tartarie et du Thibet ; il n'est pas de jour qui ne soit signalé par l'arrivée ou le départ de quelques pèlerins. Cependant il est des fêtes solennelles où l'affluence des étrangers est immense ; on en compte quatre principales dans l'année ; la plus fameuse de toutes, est celle qui a lieu le quinzième jour de la première lune : on la nomme la Fête des Fleurs. Nulle part elle ne se célèbre avec autant de pompe et de solennité qu'à Kouuboum : celles qui ont lieu dans la Tartarie, dans le Thibet, à Lha-Ssa même, ne peuvent pas lui être comparées. Nous nous étions installés à Kounboum le six de la première lune, et déjà on pouvait remarquer les nombreuses caravanes de pèlerins qui arrivaient par tous les sentiers qui aboutissent à la lamaserie. De toute part il n'était question que de la fête : les fleurs étaient, disait-on, d'une beauté ravissante. Le conseil des Beaux-Arts, qui les avait examinées, les avait déclarées supérieures à toutes celles des années précédentes. Aussitôt que nous entendîmes parler de ces fleurs merveilleuses, nous nous hâtâmes, comme on peut penser, de demander des renseignements sur une fête inconnue pour nous. Voici les détails qu'on nous donna, et que nous n'écoulâmes pas sans surprise.

Les Fleurs du quinze de la première lune, consistent en représentations profanes et religieuses, où tous les peuples asiatiques paraissent avec leur physionomie propre et le costume qui les distingue. Personnages, vêtements, paysages,