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110 A. KREUTZER. — LAFONT.

Ses six sonates, excellente préparation è l’étude du concerto.

et surtout utiles à tout élève qui veut acquérir un mécanisme parfait de la main gauche.

Outre ces quarante études, nous devons encore mentionner de ce célèbre violon six sonates avec accompagnement de basse, Paris, Cotelle, qui sont une excellente préparation à l’étude du concerto.

Auguste Kreutzer fut élève de son frère au Conservatoire. Sans avoir jamais eu l’éclat du jeu de Rodolphe, il appartient cependant à son école par une certaine élégance toute française, très-différente de la manière de Baillot et de Rode. En 1825, il succéda à son frère dans la place de professeur de première classe au Conservatoire.

Lafont fut d’abord élève de Bertheaume, puis de Kreutzer ; mais il dut à Rode, son dernier maître, le fini et la perfection de son jeu. Une justesse irréprochable, un son pur et moelleux auquel on aurait désiré quelquefois plus d’énergie, beaucoup de sûreté dans l’exécution des traits, enfin un charme irrésistible dans la manière de chanter sur son instrument, telles étaient les qualités par lesquelles Lafont se fit remarquer à son entrée dans la carrière, et qu’il perfectionna dans la suite par des études constantes.

Fétis, dans sa Notice biographique sur Nicolo Paganini rapporte une lettre de l’illustre violoniste italien qui se trouva en parallèle avec Lafont dans une circonstance toute particulière :

Lettre de Paganini, son jugement sur Laofont.

"A Gènes, où j’étais alors, dit Paganini (mars 1816), j’appris que Lafont donnait des concerts à Milan, je me mis en route aussitôt pour l’entendre. Son jeu me fit beaucoup de plaisir. Huit jours après, je donnai moi-même un concert au théâtre de la Scala, afin d’être connu de lui. Le lendemain, Lafont me proposa de nous faire entendre tous deux dans la même soirée. Je m’excusai en disant que des