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32 LES ALLEMANDS WALTHER ET BIBER.

que dans toute autre partie de l’Europe. On peut en juger par le nombre de virtuoses, de compositeurs et de compositions que Walther a mis dans son dictionnaire. De 1640 à 1644, Jean Schopp publia des pavanes (paduanas), des gaillardes, des allemandes, etc. C’étaient des compositions vocales accompagnées de violon. Knerler, Conrad Ste- Necken, Dietrich Becker, Jean-Jacques Walther, Jacob Schweiffelbut, remplirent l’Allemagne de leur renommée. Le Paganini de l’Allemagne L’art d’exécutcr de grandes difficultés sur le violon avait de déjà poussé fort loln dans le nord de l’Europe, vers 1675, car Jean-Jacques Walther, premier violon-solo de la cour de Saxe, a publié à cette époque plusieurs ouvrages, parmi lesquels on en remarque un qui a pour titre : Hortulus Chelicus (Mayence, 1688, in-4ooblong, de 129 pages), et qui contient des sonates et des sérénades pour être exécutées sur un violon seul à double, triple et quadruple cordes. On peut consulter à la bibliothèque du Conservatoire de musique de Paris l’unique exemplaire de cet ouvrage très-rare. Cet œuvre, où brille l’esprit d’invention, renferme vingt-huit pièces. Le titre de la dernière pourra faire comprendre les nouveautés que Walther introduisit dans l’art de jouer du violon ; le voici : Sérénade, pour un chœur de violons orgue tremblant, petite guitare, cornemuse, deux trompettes et timbales; lyre allemande et harpe à sourdine, pour un violon seul. Les effets divers de ce morceau à exécuter sur le violon font voir que Walther fut le Paganini de son temps. Exagération dans l’emploi des doubles, triples et quadruples cordes De tous les violonistes allemands du XVIIe siècle, Biber paraît avoir été le plus original, on peut même dire le plus fantasque. A une époque où l’emploi des doubles, triples et quadruples cordes était tant à la mode, comme nous l’avons déjà dit, il exagéra encore ce genre d’ef