Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien heureux. Adieu, chère amie, ne verse jamais des larmes aussi amères que celles qui me sont échappées en achevant cette lettre. J’étais bien ému en l’écrivant tous ces froids détails, mais cette émotion n’a pu se comprimer jusqu’à la fin. Il y a dans ces quatre pages bien des mots qui ne te frapperont pas et qui m’ont pourtant été bien douloureux à tracer.

Adieu, adieu, mon Adèle bien-aimée ; je ne t’ai jamais plus aimée qu’en ce moment où il me semble qu’une nouvelle séparation se prépare. Adieu, j’avais mille choses à te dire, mais il y a un nuage entre mes idées et moi. Je suis encore ton mari, n’est-ce pas ? Te dire que je le serai toute ma vie, ce n’est pas dire que je le serai longtemps. Adieu.

Encore un mot sur ta santé. Souffres-tu encore ? Parle-moi de toi. Si du moins j’étais sans inquiétude sur ta santé !

Adieu. Permets-moi de t’embrasser tandis que tu es encore à moi.