Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/143

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Vous tâcherez de me les envoyer assez pures pour que je n’aie qu’une épreuve à recevoir sur laquelle je donnerai le bon à tirer[1].


À Paul Meurice.


27 décembre 1852.

Cher Meurice, je pense qu’au moment où vous recevrez cette lettre, ma femme vous aura quitté et sera peut-être arrivée ici, avec mon fils, j’espère. Jusqu’à ce moment, je ne sais rien de ce qui se passe à Paris et j’attends avec anxiété. Je ne veux pourtant pas, quels que soient mes soucis, que la fin de l’année se passe sans que je vous aie serré la main et que j’aie déposé mon humble carte aux pieds de madame Meurice. Offrez-lui de ma part ce barbouillage, et si elle trouve ce ciel laid, dites-lui que c’est comme cela qu’il est dans l’exil.

Et puis laissez-moi vous remercier de tout ce que vous faites pour moi et pour nous à Paris ; je suis honteux par moments de toutes les peines, et de tout genre, que nous vous donnons là-bas ; je n’ai à vous donner en échange que le triste merci du proscrit.

Je me rappelle, c’est une de mes joies dans toute cette ombre, les trop courtes journées que vous nous avez données cet été, nos promenades, nos repas en famille, nos rires, nos effusions, toute cette poésie et toute cette gaîté que nous mêlions.

Je pardonne d’avance à l’an prochain de l’hégire impériale s’il doit nous donner encore quelques-unes de ces bonnes semaines-là.

Faites de beaux livres, cher poëte, faites de beaux drames, et pensez un peu à moi. Vous savez que vous avez toujours une partie de mon âme avec vous. Charles vous embrasse et ma fille embrasse madame Meurice[2].


1853.


À Madame de Girardin.


Marine-Terrace, 9 janvier 1853.

Ma femme m’est revenue parlant de vous avec tout son cœur que vous connaissez. Vous allez avoir un immense succès, et j’en suis joyeux dans

  1. Les Châtiments. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.Collection Jules Hetzel.
  2. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.