Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/177

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l’autre vous veut. Hi te habent isti rogant te. Cicéron l’écrivait en latin et je vous le griffonne en français.

Vous avez dit que Charles pouvait envoyer pour vente 100 portraits. Le dites-vous toujours ? En voudrait-on à Paris ?[1]


À Paul Meurice.


Marine-Terrace, 4 octobre [1853].

Coup sur coup, lettre sur lettre. Hier Auguste, aujourd’hui moi. Cher poëte, vous trouverez sous ce pli deux choses : 1° Une lettre au libraire Gosselin. Je ne sais pas l’adresse actuelle du libraire Gosselin. Lisez la lettre et vous verrez de quoi il s’agit[2]. Entre nous, je ne crois pas que ma proposition soit acceptée ; un roman se prête beaucoup plus que des vers à un certain agiotage de librairie auquel certains éditeurs doivent de grosses fortunes. Je crois donc que les deux libraires contractants se déroberont. S’il en était autrement, je serais charmé de leur faire amende honorable dans un a parte attendri.

Voici maintenant ce que je voudrais de votre admirable bonté : savoir l’adresse de Gosselin ; si faire se peut, le voir vous-même, lui remettre la lettre en mains propres, s’il vous parle de l’affaire, l’engager à la terminer dans le sens que je propose, le prier de s’entendre le plus tôt possible avec Renduel, et de vous envoyer, également le plus tôt possible, leur réponse commune que vous me transmettriez. — Si vous ne pouvez le voir, lui envoyer ma lettre avec un mot par lequel vous le prieriez de vous envoyer le plus tôt possible la réponse.

2° Un bon de 360 francs.

Ce bon, si vous me permettez de vous donner cet embarras, sera touché chez vous par le brave homme qui m’a rendu, en décembre 1851, un si essentiel service, Firmin Lanvin[3]. Il viendra chez vous chercher l’argent, et vous aurez la bonté, en le lui remettant, de lui faire signer le reçu au bas du billet.

Maintenant outre ce bon, il vous sera présenté une traite de douze cents

  1. Collection Jules Hetzel.
  2. Les libraires Gosselin et Renduel avaient acquis, d’abord en 1831, puis en 1832, le droit de publier un roman en deux volumes ; le traité ne donnait pas de titre ; une convention du 30 décembre 1847 renouvelle avec modifications le traité de 1832, toujours sans dénomination. — Les Misérables. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  3. C’est avec un passeport établi au nom de Lanvin, ouvrier typographe, que Victor Hugo avait pu gagner la Belgique en décembre 1851.