et charmant, je te saute au cou, je t’embrasse et j’embrasse Charles et Vacquerie, je crois que cela enchantera. Il y aura, je suppose, quelques petites réclamations pour de petites inexactitudes de peu d’importance que j’eusse rectifiées d’un trait de plume si j’eusse lu les épreuves, mais cela n’est rien, l’ensemble est excellent, et le détail fin, juste et vivant. Je te gribouille ceci en hâte, au galop, pour que tu aies mon impression toute chaude. Victor qui a lu des pages çà et là est dans le ravissement, il ne pouvait ce matin s’arracher du livre, et nous nous sommes fort disputés à qui l’aurait, ma majesté l’a emporté, mais c’est un coup d’état et un acte de tyrannie.
Bravo encore et je te t’embrasse.
Prie Auguste, l’homme exact et infaillible, d’avoir la bonté de se charger de faire passer cette lettre à M. Carjat[1].
Cher Auguste, je vous écris sur la table où vous manquez, à côté d’un verre que je viens de vider à votre santé. J’ai porté, au milieu des acclamations du peuple, un toast au malicieux aventurier et au général des altérés. Puis je me suis attendri, et j’ai déclaré que j’étais profondément ému de la coopération d’Auguste Vacquerie au succès du charmant livre d’une charmante femme[3]. L’émotion a gagné le peuple composé de Charles, Victor, Guérin, madame Julie et mademoiselle Lux, on a un peu larmoyé, on vous regrette, on vous désire, on vous aime, et je vous écris. À bientôt.
Ma femme me prend pour secrétaire, elle a les yeux un peu fatigués de son voyage, et vous écrira demain[4].