Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/499

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enfant. — Billet de faire part de Mme Ménessier, annonçant le mariage de son fils Emmanuel. Charge-toi de lui écrire pour nous deux. Je suis accablé de travail et de lettres.

— Voici qui me vient de Paris (d’un ami de M. Chenay). M. Chenay se serait vanté d’une carotte de 500 fr. qu’il te tirerait. Tu les emprunterais pour les lui donner. J’ai répondu : M. Chenay est capable de le dire, ma femme n’est pas capable de le faire. — Chère bien-aimée, écris-moi si les notes des marchands d’ici que je t’ai envoyées sont dues, et s’il faut que je les paye. — Kesler est allé passer ses vacances de Pâques à Jersey. Sénat est de plus en plus gentil. Julie, Virginie ou moi, nous le promenons tous les jours. Il ne suit encore qu’en fantaisiste. Je presse Julie pour la copie. La semaine de Pâques l’a un peu retardée. À propos, mon Charles, on fait gras ici le vendredi. Je ne suis ni pour ni contre. Julie et Marie, ces deux dévotes, arrangent cela comme elles veulent. Je vous serre tous les trois dans mes bras.

Je ne perds pas une minute. Ce matin, à 5 h. 1/2, j’étais au travail[1].


À Auguste Vacquerie[2].


H. H. 27 avril 1865.

Merci, cher Auguste, de vos belles et bonnes lignes dans La Presse. Merci pour vos envois où je sens votre amitié. Les Débats et le Temps me sont arrivés. Les autres point. Est-il vrai qu’il y ait dans L’Avenir national un long en-tête de Peyrat ? Kesler, qui arrive de Jersey, dit l’avoir vu sur le bateau. Les suppressions de chaque journal sont curieuses. Le Temps ôte la lettre de Voltaire ; les Débats ôtent le développement anti-royaliste sur l’Angleterre. Je suis comme vous. J’aime mieux faire un livre nouveau que publier un ouvrage fait ; c’est moins de peine et plus de résultat. La publication ne peut manquer tôt ou tard. De là le retard des Chansons des rues et des bois.

Avez-vous ouï parler d’une chose de cet être pour qui j’ai créé le mot philousophe, le sieur Pierre Leroux. Cela s’appelle la Grève de Samarez et aurait le désir d’être insolent contre vous et contre moi[3]. Le Pierre Leroux dédie ce livre aux Péreire, souteneurs de Bonaparte. J’ai toujours pensé qu’il y avait du mouchard dans ce vieil escroc.

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. La Grève de Samarez, dont la première livraison est enregistrée le 2 mai 1863 dans la Bibliographie de la France, fut publiée en deux volumes, la plus grande partie du second n’est qu’une violente attaque de la philosophie de Victor Hugo. Quelques coups de griffe à Vacquerie.