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M. Lacroix, et de lui remettre ce mot de moi. Ensuite, vous me renverrez par votre prochaine lettre la lettre Millaud.

Je n’y vois plus clair. J’embrasse ma femme à tâtons, et toi mon Victor, et vous mes deux chères têtes dans un bonnet, Alice et Charles.

V.[1]


À Albert Wolff[2].


Hauteville-House, 22 mars [1866].
Monsieur,

Si quelque jour une bonne fortune vous amène à Guernesey, vous verrez bien que j’eusse été heureux de vous serrer la main à Bade ; je n’ai de ma vie pensé aux gendarmes badois, car je ne les crois point au service des petites mauvaises humeurs.

Monsieur le duc de Bade ne m’est connu que par son extrême politesse. Si je me suis un peu évadé de Bade, c’est qu’il y avait trop de monde, une longue absence de Paris m’a rendu étrange et sauvage ; je me sens importun à la foule et je m’en vais. Quant à l’élite, surtout représentée par des hommes tels que vous, je l’aime et je la cherche.

J’aime aussi, c’est vrai, mes amis, et je les défends, et je me fâcherais si quelqu’un, devant moi, disait du mal de vous.

La page que vous avez bien voulu écrire sur moi est bonne et charmante, et je vous remercie.

Pardonnez-le-moi.

Victor Hugo[3].


À Pierre Véron.


[Fin mars ou avril 1866.]
Mon vaillant et cher confrère.

Par ce temps de lettres interceptées, je ne sais jamais si mes lettres arrivent. Je vous ai écrit, ainsi qu’à M. Ch. Bataille, et il me semble que mes

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Albert Wolff collabora d’abord à La Gazette d’Auffbourg, vers 1857, il y envoyait des lettres sur le salon de peinture ; puis il entra au Figaro, et écrivit de temps en temps des articles à L’Événement. Il y protesta contre Hetzel qui, de passage Bade avec Victor Hugo, avait voulu assurer le plus possible la tranquillité du poète en cachant de son mieux sa présence à Bade.
  3. L’Événement, 29 mars 1860.