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À Paul Meurice.


H.-H., 14 novembre 1866.

Voulez-vous me donner votre avis souverain ? On m’assure que je devrais adhérer à la Société dont voici les statuts, et que je perds annuellement un assez fort droit d’auteur (sociétés orphéoniques, concerts, etc.) qui me serait payé, si j’étais de cette société. J’ai donné cette branche de mon droit d’auteur à mes pauvres petits commensaux du jeudi, et ils en profiteraient. Qu’en pensez-vous ? Voyez-vous inconvénient à ce que je me fasse admettre dans cette association ? Il me semble qu’il n’y a que des avantages. Soyez assez bon pour lire les statuts.

À propos de musique, Guernesey sans le sou tire lâchement la langue après l’argent que lui doit le Théâtre Italien. Quand donc plaira-t-il à maître Nicolet de faire financer maître Bagier? Adjuva, nos.

Autre desideratum. Je n’ai nulle nouvelle du livre Paris. M. Lacroix devait m’envoyer la table, ou le tableau, du livre. Nous voici au 14 novembre, rien. Savez-vous où en est la chose, vous qui avez créé l’idée ? M. Lacroix était très pressé de mon speech d’introduction ; il le voulait avant le1er décembre. Il me laisse sans renseignement. Le retard sera sa faute. Voulez-vous être assez bon pour le lui faire dire ? Ici encore adjuva nos.

Je vous envoie mon plus tendre shake hand.

V.[1].


À Émile de Girardin.


Hauteville-House, 19 9bre [1866].

Vous n’êtes pas seulement puissant par la pensée, vous êtes puissant par l’initiative. Vous essayez, mérite immense. Vous avez le goût de la marche en avant. C’est pourquoi je m’adresse toujours à vous dans les cas hardis. En voici un : M. Aug. Boïto est un écrivain italien du premier ordre, et en même temps, (comme Mazzini, comme Petrucelli della Gattina) un écrivain français excellent. Voulez-vous lui ouvrir La Liberté ? Ce qu’il écrira sera supérieur ; je vous le garantis. Répondre du talent, c’est presque répondre du succès. Tous les généreux instincts de la liberté et du progrès sont dans M. A. Boïto. Il vous remettra cette lettre.

Je salue votre ferme et profond esprit, et je vous serre la main[2].

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Bibliotbsque Nationale.
  2. Archives Spoelberch de Lovenjoul.